Colloque international (en mode hybride : Présentiel/distentiel)
La question de l’enfance : Institution et culture de vivre
19-20 novembre 2022
Argumentaire :
L’enfance… N’est-ce pas là un paradoxe des plus fascinants ! Toute enfant est pressé de prendre de l’âge, de mûrir d’avantage, rêve du jour où il s’affranchira des interdits qu’on lui impose et des impossibilités qu’il croise. De la même manière, l’adulte n’a qu’un souhait, retrouver l’insouciance, la gaité et la naïveté de sa tendre enfance. C’est justement ce même paradoxe qui a tant fait réfléchir et fait noircir des volumes entiers, œuvres de philosophes et de chercheurs en sciences sociales et humaines. L’enfance ne se réduit pas à une phase transitoire de la vie des êtres, elle constitue plutôt un univers constitué d’idées, de croyances, de souvenirs, de rêves et de rêveries, qu’on intériorise et qui demeure enfoui au plus profond de nous, la vie durant. Pour le philosophe, l’enfance n’est pas un sujet classique au même titre que la liberté, l’existence, la morale ou bien encore la connaissance. Toutefois nous pouvons penser que ce qui relie tous ces objets à celui de notre réflexion, c’est que tous ne peuvent être traités en faisant abstraction du sujet, soit de l’Homme. Comment peut-on réfléchir autour de la question de l’être humain en passant sous silence le fait que l’enfance soit le « point de départ » de la vie de l’homme, là où tout commence ? N’est-ce pas Sigmund Freud qui a dit que la vie n’est que le prolongement de l’enfance ? C’est pour cette raison et pour bien d’autres encore que la question de l’enfance suscite un intérêt tout particulier pour le philosophe. Les spécialistes des sciences sociales et humaines, de leur part, ne demeurent pas insensibles à l’univers de l’enfant (Sociologie, psychologie, théâtre, etc.). Pour toutes ces disciplines, l’enfance peut paraitre comme un enjeu de la connaissance, centre de spéculations, engendrant des hypothèses et des pistes de réflexions, souvent contradictoires, entravant, par-là, le chemin qui permet d’atteindre la vérité dans sa forme absolue. Si elle est, pour Descartes, un état dont on s’efforce de s’affranchir, parce qu’elle est la source de toutes les idées préconçues entravant le chemin de la réflexion philosophique, elle est, au contraire, pour Nietzche la promesse d’une pensée libre, douée de créativité. Dans les cultures romaine et grecque anciennes, l’enfant était considéré comme un « sous être » qu’il faudrait, en l’éduquant et en le socialisant, le transformer, à en faire un acteur bénéfique, contribuant à la vie de la cité, soit un « citoyen », sinon, au cas contraire, il serait bon pour le bannissement. Jean-Jacques Rousseau estime pour sa part que l’enfant est ce qui relie la nature à la culture, il ira jusqu’à voir dans l’éducation une altération de ce qui est naturel. C’est pour dire l’importance qu’occupe la question de l’enfance, aussi naïve soit-elle, dans la réflexion des hommes. L’enfance n’est en fin de compte qu’un horizon, reflet de nos aspirations. Et si elle devait avoir une quelconque utilité, elle serait celle-ci : corriger notre parcours quand nous buttions parce que nous aurons arrêté de rêver.
C’est à partir de ces quelques intuitions que nous souhaitons, à l’occasion de la journée mondiale de la philosophie qui coïncide avec celle de l’enfance, lancer le débat en organisant, en partenariat avec des laboratoires de recherche, un colloque international les 19 et 20 novembre 2022 sous l’intitulé : « L’enfance en question : Institution et art de vivre ».
Le colloque a pour but de :
- Cerner théoriquement la notion de l’enfance à travers l’exploration ce qui a été fait en matière de recherche ;
- Démontrer qu’en matière programmes de formation la question de l’enfance ait toujours été un point de focalisation
- Mettre en lumière le processus de formation de l’identité et ce à travers l’analyse scientifique (objective) de la subjectivité de l’enfant ;
- Traiter des défis de la vie contemporaine et de leurs impacts (autant positifs et négatifs) sur la vie de l’enfant ; et ce dans la viser d’absorber les effets les plus indésirables.
Ce qui est proposé à ceux qui désirent participer à ce colloque, c’est de tenter de réfléchir à ces questions : Quelle est la place de l’enfant dans les différentes structures de la connaissance, notamment la structure numérique ? Comment l’enfant est-il représenté, et à travers les héritages culturels des différentes sociétés et dans le miroir d’un monde qui a la technicité pour obsession ? Et qu’en est-il de la naïveté, de ce qui fait la beauté de l’enfance ?
Comment la philosophie peut-elle appréhender l’objet de l’enfance ? Quel rapport existe entre enfance et valeurs sociales ?
Pour ce faire, nous vous proposons de réfléchir autour des questions suivantes :
Quelle place occupe l’enfant dans les espaces, plateformes et structures de la connaissance, l’univers numérique plus particulièrement ? Comment peut-on penser l’enfance en prenant en considération est l’héritage culturel et le progrès technologique ?
Les axes :
- L’enfance et les sciences sociales et humaines
L’enfance et les enjeux du changement social
L’enfance et les institutions socio-économiques
L’enfant dans les systèmes éducatifs
- L’enfant dans les écrits philosophiques
Approche philosophique de l’enfance
L’enfance et les institutions économiques et sociales
L’enfance et le système éducatif
- L’enfance et les enjeux de la vie contemporaine
L’enfant dans les textes de loi
L’enfant dans les textes de loi
L'enfance et les moyens de communication
L'enfance démunie (expériences pratiques).
- L’enfant et révolution numérique
Enfance et jeux électroniques.
Enfance et les réseaux sociaux.
Enfance et technologie contemporaine